Un drôle de guide, pour ne pas oublier, pour lever les yeux.
Cela ressemble à un pavé. Gris, lourd, massif. A l’intérieur, que de la pierre, du marbre, blanc, vert ou noir, du travertin, un peu de cuivre. Et des noms, par centaines, certains célèbres comme Guy Môquet, Jean Moulin, le colonel Fabien ou Robert Desnos, d’autres oubliés comme Louis Duriez ou André Barraud, mort le 28 août 1944, trois jours après la Libération. Simples égoutiers comme Louis Chevalier ou professeurs à la Sorbonne comme Jean Cavaillès, ils ont marqué par leur courage la Résistance. Abattus, fusillés, torturés, déportés à Mauthausen ou à Dachau, ou survivants du monstrueux conflit, ils ont tous une plaque sur les murs de Paris. Philippe Apeloig, graphiste plus connu pour ses affiches ou pour l’identité visuelle des musées de France, les a photographiées, une par une, frontalement. Voilà qui constitue une étonnante encyclopédie de plus de 1000 pages, arrondissement par arrondissement. Un drôle de guide, pour ne pas oublier, pour lever les yeux. Et qui aiguise l’appétit historique : on voudrait en savoir plus sur chacun de ces destins, pour la plupart brisés et dont il ne reste que quelques lettres en creux…
Un drôle de guide, pour ne pas oublier, pour lever les yeux.
Presse, Octobre 2018