Slim Fit
L’équipe Sport & Style

La typographie versifiée des chiffres de la nouvelle montre Slim d’Hermès transgresse les codes du genre. Son créateur, Philippe Apeloig, explique pourquoi.

«Il y a environ deux ans, Pierre-Alexis Dumas (directeur artistique de la maison Hermès et président de la fondation éponyme – ndlr) m’a demandé de dessiner les chiffres d’une nouvelle montre que ses horlogers étaient en train de concevoir. Une montre légère, très fine et élégante dont la silhouette pouvait se résumer à une ligne. Je suis parti de cette idée pour créer la typographie des chiffres en travaillant étroitement avec Philippe Delhotal, le directeur de création de la Montre Hermès. Sans le savoir, j’ai transgressé les codes académiques de l’horlogerie parce que justement je ne les connaissais pas. Les horlogers m’ont laissé dessiner en toute liberté. Ils ne m’ont imposé aucune considérations techniques.

Le tracé des chiffres que j’ai dessinés est d’une épaisseur constante, sans pleins ni déliés. Il s’agit d’une ligne discontinue, comme en pointillée, que l’on pourrait plier, déplier et modeler. Pour éviter d’alourdir le dessin des chiffres il n’y a aucun croisement de segment. Ce graphisme fait écho à la coupe épurée de la montre baptisée Slim.

La typographie se conçoit en deux dimensions, mais dans le cas précis, il fut nécessaire de penser aux creux et aux volumes, à la mise en espace périphérique sur un petit cadran de 3 cm. C’est la fonction qui guide la forme, et il fallait trouver un juste milieu entre le confort de lecture, la légèreté du tracé et la géométrisation des chiffres. Le 2, le 3, le 4 et le 5 ont été plus compliqués à concevoir que d’autres. Le but a atteindre était d’assurer une unité graphique de 1 jusqu’à 12.

Au final, cette typographie est le résultat d’un long travail d’équipe entre graphiste et créateurs horlogers. Le design des chiffres insuffle une forte identité visuelle à la montre, et imprime une cadence régulière et moderniste au temps.»